Feuille d’info du lundi 2 janvier 2017

​Isabelle​
Pour saluer la nouvelle année, et les forêts, Mercredi 4 Janvier vers 19h30 buvons ensemble un petit verre de champagne ! apportez les cahouettes​ !​

Jean-Noël Léger
pains, céréales...

Bonsoir à tous, et...MEILLEURS VOEUX,
Je n’écris pas souvent dans la feuille d’infos, alors je ne rate pas la première de l’année. Et j’en profite pour vous la souhaiter aussi douce et bonne que possible.

Au Maine-Blanc, c’est une période plus calme. Les semis de céréales d’hiver sont finis depuis début décembre. La météo pas pluvieuse pour l’instant, nous a permis de retravailler le sol . Ce qui permet d’avoir des terrains sans trop d’herbe pour les semis de printemps (je ne laboure plus depuis 2001). Bien sûr, nous attendons (surtout les sols) beaucoup de pluies pour recharger les nappes,.et plus de froid pour éliminer ou diminuer les populations de ravageurs indésirables pour les cultures de 2017.
Nous nettoyons les serres et préparons les planches pour les futures cultures.
Nous récoltons toujours carottes et poireaux chaque semaine, pour fournir les 2 amap, et de temps en temps les cuisines centrales d’Angoulême et La Couronne, ainsi que à l’occasion le magasin La Recharge à Bordeaux.
En cette saison, j’essaie de me mettre à jour dans la compta et la paperasse, mais c’est pas gagné d’avance. D’autant que je prends 2 semaines de vacances (ce que je n’ai pas fait depuis une trentaine d’année environ !), la deuxième quinzaine de janvier.

Je viens donc à PCA comme prévu le 11 janvier. Vous pouvez encore commander jusqu’à vendredi prochain 6 janvier par courrier postal.
A très bientôt.

Eric et Maïté
Volailles....

En l’absence de ma tendre moitié partie pour une semaine parcourir l’Italie jusqu’à Trieste afin de vérifier si l’adage de Samuel Becket :« Nous ne voyageons pas pour le plaisir que je sache, nous sommes cons, mais pas à ce point » conserve toute sa pertinence, en son absence disais-je, libéré de la plupart des servitudes ordinaires de la production et de la commercialisation qui nous permettent habituellement de nous constituer des conditions de vie que nous sommes parvenus à rendre décentes, les journées se partagent entre oisiveté relative et activités choisies ; Apprentissage de la lecture dans différents champs des sciences sociales, visionnage de documentaires historiques atroces et écoute d’émissions radiophoniques disparues tels les entretiens menés par Ruth Stégazy dans « Terre à terre » avant qu’elle ne délaisse la maison de la Radio pour mettre son indéniable talent au service d’une autre culture (celle des céréales anciennes), longues courses à pied ou à vélo dans la campagne avec nos chiens comme auxiliaires de motivation et de motricité, combats d’entraînement à la boxe anglaise contre d’anciens alcooliques et gros fumeurs ruraux en mal de rédemption par le sport, bref, on s’occupe, mieux qu’un poisson rouge en son bocal.

L’anecdote agricole, puisqu’il faut bien justifier qu’on vous gratifie de loin en loin d’un épisode saillant de notre existence insignifiante, c’est un peu « Le mystère de la chambre jaune » ou plus prosaïquement « Les WC étaient fermés de l’intérieur ». Après deux attaques de prédateurs anonymes ayant coûté la vie à une grosse soixantaine de nos protégés début décembre, mon épouse qui ne baisse jamais les bras devant l’adversité avait, avant de s’accorder cette pause salutaire pour ses diverses tendinites, entrepris de combler les failles du système de dissuasion que nous avions érigé l’année dernière pour tenter de mettre fin aux incursions barbares. Notre petit élevage dans les bois est donc ceint d’un filet électrique interdisant théoriquement à tout prédateur terrestre d’y pénétrer sauf à utiliser des moyens aéroportés ou souterrains. Or le soin qu’elle a mis a ré-intensifier électriquement notre ligne de défense s’est révélé infructueux puisque ce matin, je découvre à nouveau une quantité inavouable de volailles martyrisées et sans vie. Loin de moi l’idée de remettre en cause en son absence la pertinence de la division sexuelle du travail qui caractérise notre couple et organise les tâches sur la ferme plus en fonction des compétences personnelles que de l’ordre symbolique en usage. Mais comme lui échoient plus particulièrement les domaines, entre autres, de la plomberie, de la mécanique et de l’électricité quand je me consacre plus significativement à l’esthétique générale de l’endroit, au rangement des outils et aux agencements de décoration, je reste interdit devant l’énigme qui s’offre à ma sagacité : « Mais par où ils rentrent ces bâtards de tueurs de poules ? Nom di Djo, de nom di Djo ! »

Inutile d’insister pour obtenir le détail du plan diabolique qui germa ensuite dans mon esprit malade pour me permettre immanquablement d’offrir au retour de mon intermittente voyageuse un trophée en fourrure de dévoreur de poules. Nous sommes suffisamment en délicatesse avec les décrets dits de bio-sécurité (censément mis en place pour contrer la diffusion de la grippe aviaire alors qu’ils ne sont objectivement efficaces que pour finir de détruire le petit élevage et la basse-cour familiale au profit de l’agro-industrie et de ses affidés) pour ne pas aggraver notre cas en affichant publiquement nos stratégies défensives toutes personnelles quoiqu’inspirées du célèbre couple formé par un certain Monsieur Seguin et sa chèvre. Rassurez-vous toutefois, contrairement à la chèvre, ici l’appât ne risque rien. Un vieux fond de compassion bouddhiste m’incline déjà à éviter grenouilles et mulots au volant, ce n’est pas pour offrir nos animaux domestiques en sacrifice à ce qu’il reste de faune sauvage, si on peut l’éviter.

En attendant le résultat de ce stratagème et la nouvelle année, profitons de cette période de trêve dans nos occupations laborieuses pour prendre du recul et de justes résolutions pour le cycle à venir. Quelques pistes jetées à la « va comme je te pousse » pour les âmes errantes en mal d’inspiration : Tenter de consulter son smartphone moins de 150 fois par 24h00 (moyenne mondiale), questionner préalablement la pertinence de nos actes de consommation pour le cas échéant y surseoir, éviter si possible de se reproduire, ou alors il faut vraiment qu’on s’organise autrement parce que ça commence à manquer sérieusement de places de parking autour des magasins de poussettes !

​Eric​